Iskias Pannier Fraino
Paris, France
CATEGORY
Painting
STYLE
Pop Art, Figurative, Surrealism
MEDIUM
Acrylic, Oil, Mixed media
SIZE
80" X 120"
YEAR
2016
PRICE
On demand
« Mac Bo », l’œuvre présentée fait partie de la série « Pub’art » qui détourne les codes de la publicité pour réaliser une œuvre artistique engagée à l’humour grinçant, qui dénonce les problèmes de notre société contemporaine. Cette dénomination péjorative de la série, annonce la causticité des thèmes : Surpopulation des cités, malnutrition, maltraitance, paupérisation, précarisation du travail, publicité mensongère, délabrement socioculturel, impossibles rêves, en un mot : la deshumanisation du monde. Chaque tableau est une fable où le superlatif est mis à mal, pour ouvrir regard et réflexion.
Les œuvres font se côtoyer divers statuts de l’image. Elles intègrent l’affiche publicitaire, les écrans, les mascottes des marques, mais aussi la représentation de personnages réels qui semblent acteurs, mais qui sont en réalité et à leur insu, les objets d’un jeu pervers. En donnant la même valeur à ces images sur le même support, l’artiste installe la confusion du réel et de l’imaginaire pour la cohérence de l’œuvre. Ni illustration, ni pub, ni bd, l’œuvre, comprimé d’idées et de citations, assimile toutes les images de la modernité, en une figuration critique post pop, résolument contemporaine.
Tous les mots présents dans les œuvres, ainsi que les titres jouent avec les sens de l’image. Ainsi « Mac Bo » peinture sur toile de 80x120, emprunte à Botero ses personnages obèses, mais ici la bonhommie n’est qu’apparente. Rien n’est laissé au hasard dans cette scène efficace, composée méticuleusement sur le thème du repas au fast food. La surface est d’abord recouverte de ces couleurs fluorescentes utilisées dans les images promotionnelles pour attirer l’attention. L’absence d’ombre rend la lumière et les couleurs artificielles. Le premier plan prend la majorité de la surface de la toile pour représenter, sous l’œil du flûtiste de Hamelin, une table abondamment chargée en nourriture « happy meal » diabolique et des jeunes convives insouciants et ignorants, tels Pinocchio, de l’inévitable métamorphose. Ce rabaissement de l’humain en animal ou en objet, implacable destin des manipulations des proies, est récurrent dans l’œuvre d’Iskias. Il signale l’urgence et la nécessité de réagir face aux situations critiques. Mais n’est-il pas déjà trop tard ? La surface de la toile présente un aspect granuleux et craquelé, comme si le tableau avait vieilli. L’interpellation actuelle de l’évolution de la situation est-elle déjà caduque ? Des trames ponctuées à la Roy Lichtenstein ont déjà commencé à passer au crible le tableau et jettent le désarroi sur l’œuvre.
Iskias est un manipulateur d’images dont les références sont nombreuses et variées mêlant les mythes, la fiction au réel. Tel Otto Dix, il pousse les formes à une figuration exigeante, parfois caricaturale, pour forcer le regard. Il dénonce, décape par accumulation, exagération et torsions des images pour crier l’outrancier complot dont nous sommes l’objet et les victimes dans notre société. A sa façon, il convoque avec une fausse naïveté, le mythe de Circé, Gargantua, Jérôme Bosch ou Mario Bross dans des scènes de genre et des allégories contemporaines.
Marie Gauthier
Agrégé d’arts plastiques et plasticienne
avril 2017
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